En Chine, le robot conversationnel ChatGPT fait des envieux


Lors de la Conférence mondiale sur la robotique, à Pékin, le 18 août 2022.

« Pourquoi la Chine n’a pas ChatGPT ? », s’est interrogé, début février, un article particulièrement populaire publié sur le réseau social WeChat. La question a un goût amer pour une partie du public chinois : il y a quelques années, les géants du Web Alibaba, Tencent, Baidu ou ByteDance (fondateur de TikTok) rivalisaient avec leurs homologues occidentaux, en matière d’innovation comme de valeur boursière.

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Mais les prouesses de ChatGPT, ce robot capable de répondre à des questions et de mener une conversation presque normale, ont été réalisées en Californie, par une start-up, OpenAI, dont le poids lourd américain Microsoft est le premier actionnaire. La Chine, considérée comme la deuxième puissance mondiale dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) par l’université Stanford, en termes de publications académiques et d’investissements, est en retard sur ce dossier. Aussi l’apparition du robot californien a suscité à la fois une introspection dans la communauté de l’IA en Chine et une course à l’imitation. L’objectif est de s’emparer du marché domestique au plus vite, car OpenAI ne permet pas pour l’instant de créer un compte avec un numéro de téléphone chinois.

Première annonce, et celle qui a fait le plus de bruit : celle du moteur de recherche Baidu, qui a promis de lancer son propre robot de conversation, baptisé Ernie Bot (Wenxin, en chinois), en mars. Le moteur de recherche, qui a beaucoup investi dans l’IA, fait figure de favori dans cette course, avec plusieurs outils similaires en gestation ces dernières années : juste après cette annonce, sa valeur en Bourse a fait un bond de 13 %, le 6 février.

Mise en garde

Alibaba, numéro un du commerce en ligne, a aussi indiqué disposer d’un outil similaire en phase de test, tandis que son rival Tencent, propriétaire de la messagerie WeChat et numéro un mondial des jeux vidéo, affirme mener des recherches sur le sujet. Spécialisés dans l’analyse des données de centaines de millions de clients et disposant d’une offre de serveurs dans le cloud, ces géants devraient faire la course en tête en Chine.

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De même, ByteDance, qui n’a pas communiqué sur le sujet, pourrait être un candidat sérieux : depuis sa création, en 2012, l’entreprise qui a créé TikTok a mis l’IA au cœur de ses applications pour recommander aux utilisateurs des contenus à leur goût. NetEase (jeux vidéo), iFlytek (reconnaissance vocale) et JD.com (commerce en ligne et logistique) ont aussi annoncé l’ajout prochain d’agents conversationnels (chatbots) à leurs offres de services.

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